C'est pour qu'on n'oublie pas Lou Bennett que j'ai proposé à Sonia (sa femme) de réaliser, de manière posthume, son site web.
http://www.lou-bennett.org où je livre tout ce que je sais de lui, et aussi
mon témoignage voir
http://www.lou-bennett.org/loueddy/index.htm
Avoir vécu avec lui ce que j'ai vécu est et restera une des plus belles histoires d'amitié de ma vie, musicale aussi, bien sûr.
Lou était un homme d'une extrème générosité et d'une grande écoute.
Ce qu'il m'a donné n'a pas de prix, et j'essayais comme un beau diable de toujours lui "rendre l'ascenseur".
Il adorait venir en Belgique : pas d'orgue à transporter ni installer, je négociais ses contrats au mieux de ses intérêts, sans jamais lui ponctionner la moindre commission, cela va de soi.
Je pourrais vous raconter des dizaines d'anecdotes, en voici une, rien que pour les "roufonistes".
Lors de la préparation de sa dernière tournée, en 1995, je fus contacté
par l'hôtel Hilton à Zaventem, qui organise, tous les dimanches midi, un "brunch" musical-jazz.
Ils désiraient avoir Lou, mais à un cachet minable et que je jugeais inacceptable, surtout pour un tel endroit où ils s'en foutent plein les poches au détriment des artistes.
La veille, nous avions un super concert à Gouvy en hommage à René
Thomas, à l'autre bout de la Belgique.
J'en parlai à Lou, avec avis défavorable, bien sûr.
Il décida d'accepter malgré tout.
Je rappelai l'Hilton en serrant les dents
, exigeant deux suites pour la nuit du samedi au dimanche : ils acceptèrent, bien sûr.
Bref, nous fumes à Bruxelles à 4h du matin, et la balance devait se faire
à 10h.
Je me fis réveiller à 9h, et déchargeai (seul) le C3 et les deux leslie 122,
poussant le tout dans l'ascenseur de service .
Je fis la balance à la place de Lou, avec le batteur Hervé Capelle, ce qui
permit à Lou de dormir quelques heures en plus.
Bref, le concert commença, dans les meilleures conditions.
Au bout d'un quart d'heure, le maitre d'hôtel vint me trouver:
"Nous avons un hôte important, qui a horreur du bruit (sic) et qui demande que vous jouiez moins fort"
Je lui répondis du tac au tac (Lou ne jouait jamais fort)
" Vous dites à votre client de se mettre des boules quiès ou bien nous arrêtons le concert immédiatement"
Le client est parti furieux de ne pas avoir obtenu satisfaction(véridique) et le concert s'est poursuivi, avec un plein succès, comme d'hab.
Si vous voulez d'autres anecdotes, no problem: j'en ai plein,quelques tendres et quelques sulfureux...(y a ka demander)
Lou était un pur, un vrai, mais pas un "business man"
C'est sans doute pour cette raison qu'il n'a pas eu la notoriété qu'il méritait.