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Olivier TRUCHOT
Posté : ven. août 21, 2015 11:53 am
par Alain C3
Un petit coup de projo sur Olivier TRUCHOT (c’est pas celui de BFM) pianiste, prof au conservatoire de Chambery, mais aussi organiste adepte de l’orgue Hammond….Autant promotionner les talents locaux qui le méritent
Vous pouvez écouter tout particulièrement l’extrait « Truchot organ trio » et le reste si vous avez un peu de temps devant vous
http://www.oliviertruchot.com/#!groupes/c1xb4
Re: Olivier TRUCHOT
Posté : sam. août 22, 2015 8:13 am
par Stephen75
Merci de nous (me) faire découvrir M. Truchot, au travers de son site. Il joue très bien , c'est indéniable et se démène pour donner à profiter de sa musique à en juger par le nombre de groupes auxquels il participe.
A mon ressenti, très subjectif, je trouve le style justement un peu impersonnel et " conservatoire" ( à quand une bio qui nous dira : j'ai commencé par le conservatoire et je me suis barré en courant pour devenir autodidacte ?!) ... Et là , parce que je m'y intéresse depuis des années, je crois pouvoir dire que jouer des bossas ou des sambas à cette vitesse ne peut que contribuer à leur ôter leur âme ... ( la caution du batteur brésilien ... Bof ... )
Bref, contrairement aux commentaires du site je ne trouve malheureusement pas beaucoup d'identité à ce pianiste organiste, mais je suis bien sûr que s'il se posait les bonnes questions , il a tous les atouts pour pour faire de l'excellent, en faisant des choix plus personnels .... Bon , je redis, il est excellent et le l'écoute avec plaisir ... Mais avec ce bémol ...
@+!
Re: Olivier TRUCHOT
Posté : mar. août 25, 2015 11:49 am
par Alain C3
En évoquant l’originalité, la personnalité chez les musiciens, tu soulèves un point auquel je suis également sensible.
Musiciens autodidactes auxquels on préconise de faire du « repiquage » des soli ou des lignes de basse de X ou Y, musiciens aux cursus plus académique, je ne vois pas vraiment la différence. Déjà bien qu’ils acquièrent un niveau technique suffisant pour devenir de bons exécutants. Et qui passe généralement par la « copie » ou le « à la manière de » de véritables compositeurs ou « createurs de style ». Mais je ne pense pas qu’il existe de formation qui permette de conférer du génie créatif.
A défaut, la volonté de se distinguer et la mise en retrait des influences permettent à certains de se forger une « personnalité » musicale.
Plus facile à dire qu’à mettre en œuvre.
Re: Olivier TRUCHOT
Posté : mar. août 25, 2015 1:21 pm
par phil cros
Des truchots il y en a un peu partout en France
J'en connais aussi , ils se contentent de jouer très bien
dans un style défini pour le plus grand plaisir des auditeurs
Si tous les truchots de France et de Navarre pouvaient jouer leur son,
avoir un style ( comme Eddy par ex ), nul doute qu'ils le ferait !!!
Mais ça : ça réclame un talent que très peu de musiciens ont su avoir .
Des monk , des Larry young : gibier rare mes amis !!!
Re: Olivier TRUCHOT
Posté : lun. août 31, 2015 2:39 pm
par Alain C3
Oui c'est bien vrai
Néanmoins, on a toujours pour exemples des organistes, notamment américains, qui au délà de leurs talents d'exécutants, ne se distinguent pas forcément par l'originalité que nous constatons chez des L. YOUNG ou E. LOUISS.
Ce serait donc une bonne idée, pour ceux qui en connaissent, de nous faire découvrir leurs organistes locaux (ou d'ailleurs), même si comme le dit PHIL, ils jouent très bien dans un style défini pour le plus grand plaisir des auditeurs.
Re: Olivier TRUCHOT
Posté : mar. sept. 01, 2015 9:06 am
par phil cros
C'est plus un problème de phraséologie que d'instrument .
Les "aventuriers " au hammond sont quand même rares , mais c'est
vrai pour toute la sphère musicale .
À quand remonte le dernier grand boulversement en matière de style ???
D'après vous ?
Pour moi c'est Parker et ça date des années 40 !
Tout ce qui s'est passe par la suite à été une extrapolation de son système
absolument génial .
On est pas obligé d'être d'accord , c'est mon ressenti .
Qu'en pensez vous ???
J'ai peut être raté quelque chose ?!
Re: Olivier TRUCHOT
Posté : mer. sept. 02, 2015 6:31 am
par Stephen75
Klaus wunderlicht
Re: Olivier TRUCHOT
Posté : mer. sept. 02, 2015 1:09 pm
par Alain C3
PHIL faudrait des théoriciens du jazz pour confirmer ou infirmer ton opinion, si tant est que l’on ne considère que l’orgue Hammond version jazz.
Mais vu de ma fenêtre, je la rejoins
Ce qui m’a donc donné l’occasion de réécouter J. SMITH dans « Yardbird suite », compo de PARKER, histoire de rester dans le contexte « orgue Hammond ».
https://www.youtube.com/watch?v=QxVGjyGtrv4
En blind test, un amateur récent d’orgue Hammond, ne connaissant que les organistes actuels, pourrait parfaitement supposer que SMITH est un jeune organiste innovateur dont le langage est bien plus audacieux que celui de ses confrères.
Impression confirmée en réécoutant The Champ
https://www.youtube.com/watch?v=ObOPRwNvKfo
Ce qui me laisse à penser qu’en définitive, on a pas vraiment avancé, et même qu’on a un peu reculé.
Les possibilités d’évolution, si l’on veut rester dans le « schéma » ou « style » crée par PARKER et ses prolongements, me semblent très faibles. C’est y pas un constat qui a frappé il y a longtemps E. LOUISS qui avait pourtant tout pigé dans ce domaine ? Style qui n’a pas suscité d’implication de la part d’organistes plus jeunes comme SOURISSE, BEX, ELIEZ et autres.
A leurs risques et périls, ils ont compris qu’il fallait trouver d’autres modalités d’expression
Occasion pour saluer les AUGER, EMERSON, LORD reconnaissables dès les premières notes et qui ont joué, sans calcul, ce qu’ils avaient envie de faire.
Pour WUNDERLICH nous serons tous d’accord pour reconnaitre l’acuité de son sens commercial
Re: Olivier TRUCHOT
Posté : mer. sept. 02, 2015 10:01 pm
par bernard suchel
Débat très intéressant !!! Trouver son propre langage musical, une réelle identité musicale, un son propre... Il me semble que cela devrait être la quête de tout musicien ayant une démarche créative. malheureusement cela reste la marque des GRANDS. Il n'y a pas beaucoup d'élus.
En tant qu'auditeur, j'aime entendre quelque chose de nouveau.
Le jeune Antoine (16 ans) dont j'ai déjà parlé sur ce forum me demandait : que faut il travailler pour avoir sa propre identité musicale ? ...............
Bon, ceci dit, en écrivant ces quelques lignes j'ai ré-écouté Olivier Truchot, que je connaissais déjà par ailleurs. il joue vachement bien et c'est vraiment agréable à entendre. Alors quand même Bravo !
Re: Olivier TRUCHOT
Posté : jeu. sept. 03, 2015 7:59 pm
par phil cros
Alain c3 : remarque yper pertinente l'ami sur l'extrait
de lonnie Smith !!!
Re: Olivier TRUCHOT
Posté : sam. sept. 05, 2015 2:02 pm
par Alain C3
Ce ne sont que de modestes reflexions d’un auditeur qui essaye d'être attentif à ce qui se passe.
BERNARD, je connais plus ton univers musical au travers des CD de la Mamiwatta. Il est original. Tu as donc la recette de l’identité musicale.
La recherche d’une identité musicale je serais tenté de dire que c’est une question de volonté et de travail solitaire (individu seul ou dans un groupe stable) pour un musicien qui, s’appuyant sur ce qu’il a pu entendre jusqu’alors, va tenter d’imposer sa propre vision des choses.
Ce qui m’inquiète chez certains jazzmen (et je rejoins ici des écrits de Brad Mehldau ou autres) c’est plus le souci de copier les soli, de se hisser au niveau technique de grands maîtres, que de développer leur propre musique. Certes c’est pratique pour participer honorablement à des jams improvisées ou acquérir une certaine reconnaissance en tant que sideman auprès d’autres musiciens, pas forcément plus géniaux, mais bénéficiant peut être de meilleurs soutiens promotionnels. Mais ça ne conduit pas au Panthéon des créateurs.
Si Ravel, Debussy, Satie, Chick Corea, Zappa, Pink Floyd, exemples au hasard, avaient suivi cette voie, ils nous auraient vraisemblablement privés de quelques interessantes pages de musique dont je ne conçois pas l’élaboration sans un important travail personnel de réflexion et de recherche, ou d’éclair de génie pour les plus chanceux.
Ils n’ont pas hésité à modifier le fonds et la forme, donnant un cadre personnel à leur musique, au risque de déplaire. Et c’est ce risque qui est peut être difficile à assumer, même par ceux qui se sentiraient en veine d’inspiration.
En définitive, la question qu’on peut se poser est la suivante : le hard bop, avec son carcan rythmique et la sempiternelle walking bass, tel que pratiqué par de nombreux organistes peut-il encore réserver des surprises 50 ans après son apparition ?
J’y crois pas trop.
Re: Olivier TRUCHOT
Posté : sam. sept. 05, 2015 4:37 pm
par bernard suchel
Merci Alain, tu es bien indulgent ! J'aimerai bien avoir la recette le l'identité musicale. En réalité, je ne sais pas trop d'où ça vient ? Je dirais que l'on se forge son identité musicale au fil des écoutes, de l'orientation de son travail, de la recherche de son propre univers musical. Chaque parcours est unique, mais le piège serai de vouloir absolument jouer comme son (ses) mentors. Je pense malgré tout qu'il y a quelque chose d'inexplicable la dedans. c'est un peu comme les aptitudes que l'on a ou pas pour une activité (sportive, musicale, etc...). on est pas tous fait pareil.
Je pense que ce serait une erreur pour un musicien en apprentissage de vouloir être fort partout, de vouloir jouer tout les styles. on se construit avec ses propres lacunes et cela fait partie de la personnalité de chacun. Miles Davis n'étais pas un grand technicien de la trompette. pour moi, il a forgé son style en sachant tirer partie de cette "lacune". Lorsqu'il était encore un jeune musicien, son jeu contrastait avec celui de Charlie Parker. c'est,il me semble, une des raisons pour lesquelles Parker a fait appel à lui.
Je rejoins maintenant ton questionnement. Y a t'il encore des découvertes à faire sur le plan musical dans le jazz ? Peux être pas dans un domaine purement musical , mais je suis convaincu que beaucoup de personnalités peuvent encore émerger. cette musique permet cela et c'est une des raisons pour laquelle je la trouve passionnante.
Re: Olivier TRUCHOT
Posté : sam. sept. 05, 2015 7:03 pm
par phil cros
Le jour ou les organistes de jazz cesseront de
vouloir absolument faire les basses que ce soit au
pédalier ou bmg , je vous fiche mon billet que ça
commencera ( enfin !!!) a bouger .